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Claire Démar écrit Ma Loi d’avenir au début de l’année 1833. Son livre ne paraît que l’année suivante à titre posthume : dans la nuit du 3 au 4 août 1833 elle se suicide en compagnie du jeune saint-simonien Desessarts.
Lorsque Claire Démar est entrée en contact avec le saint-simonisme (1832), elle avait un peu plus de trente ans – mais on n’a aucune certitude sur sa date de naissance, ni sur l’orthographe de son nom. Elle s’est engagée sans compter, organisant des bals pour recueillir des fonds, correspondant avec d’autres saint-simoniens. Elle a publié en mars 1833 son premier livre – Appel d’une femme au peuple sur l’affranchissement de la femme.
Ses combats sont placés sous le signe de l’émancipation. Dans Ma Loi d’avenir elle réclame l’« affranchissement » de tous les exploités, l’« émancipation pour tous, pour les esclaves, les prolétaires, les mineurs, grands et petits ! » Elle ajoute : « Oui, l’affranchissement du prolétaire, de la classe la plus pauvre et la plus nombreuse, n’est possible, j’en ai la conviction, que par l’affranchissement de notre sexe. » L’avenir des femmes dépend selon elle d’une révolution radicale et conjointe dans les sphères domestique et sociale. Car c’est à l’échelle de la vie quotidienne que la vie doit changer. En plaçant la question des rapports de domination et celle de la propriété au cœur de ses textes, Claire Démar veut montrer que la destruction de l’édifice social passe avant l’action politique. Elle démythifie les Trois Glorieuses, journées révolutionnaires qui n’ont débouché sur rien de probant.
Elle se sent à juste raison différente de la plupart des femmes et des hommes qui suivent la voie ouverte par Saint-Simon. Suzanne Voilquin, qui assure la publication posthume de Ma Loi d’avenir en 1834, ne parvient pas à s’expliquer le geste de l’été 1833 et la « volupté horrible dans cette fraternité de la tombe » ; elle salue dans sa préface la hardiesse de cette « femme remarquable » mais elle précise qu’elle ne partage pas ses idées.





Transcription

Claire Démar (c. 1799-1833) wrote My Law of the Future at the beginning of 1833. Her book appeared posthumously only the following year: on the night of August 3 to 4, 1833 she committed suicide in the company of the young Saint-Simon, Perret Desessarts. When Claire Démar came into contact with Saint-Simonism (1832), she was a little over thirty years old - but there is no certainty about her date of birth, nor about the spelling of her name. She was engaged in organizing numerous events to raise funds, and in corresponding extensively with other Saint-Simonians. In March 1833 she published her first book - Appeal of a woman to the people on the enfranchisement of women. She fought under the banner of emancipation. In My law of the Future she called for the "enfranchisement" of all the exploited, "emancipation for all, for slaves, proletarians, minors, large and small! She adds: "Yes, the liberation of the proletarian, of the poorest and most numerous class, is possible, I am convinced, only by the liberation of our sex. She believed that the future of women depended on a radical revolution in the domestic and social spheres. It is on the scale of everyday life that life must change. By placing the question of relations of domination and that of property at the heart of her texts, Claire Démar wanted to show that the destruction of the social edifice goes before political action. It demystifies the Three Glorious Days, revolutionary days that did not lead to anything conclusive. She felt different from most women and men who had followed the path opened by Saint-Simon. Suzanne Voilquin, who published My Law of the Future in 1834, could not explain the suicide of Démar and Desessarts in the summer of 1833 and the "horrible pleasure in this fraternity of the grave." Although her preface praised the boldness of this "remarkable woman" she also made clear that she did not share her ideas.

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